« Elizabeth Holmes, star déchue de la Silicon Valley, bénéficie-t-elle d’un traitement de faveur dû à son sexe ? »


Pauvre Elizabeth Holmes, bientôt maman de deux enfants, guettée par la prison. Jusqu’à présent, la fondatrice de Theranos, la start-up qui prétendait révolutionner les tests sanguins, a réussi à échapper à l’incarcération. Condamnée pour fraude à onze ans et trois mois de détention, en novembre 2022, elle n’a encore jamais passé un jour sous les verrous, près de huit ans après le début d’une chute, qui, autant que son ascension, en a fait une figure emblématique de la Silicon Valley.

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L’ex-« Steve Jobs au féminin », comme l’avait surnommée la presse, bénéficie-t-elle d’un traitement de faveur dû à son sexe ? Une première grossesse, annoncée en mars 2021 – à l’agacement du procureur – avait entraîné le report de son procès, prévu en juillet de la même année et déjà retardé à cause de l’épidémie de Covid-19. Moins de deux mois après la naissance de l’enfant, le 10 juillet, le procès s’est quand même ouvert, à San José (Californie). Et, le 3 janvier 2022, l’ex-patronne de Theranos a été reconnue coupable de quatre des onze chefs d’inculpation. Le jury lui a tenu rigueur d’avoir escroqué les investisseurs de plusieurs centaines de millions de dollars. Pas d’avoir trompé les patients sur le résultat de leurs analyses de sang.

Elizabeth Holmes était de nouveau enceinte, onze mois plus tard, quand le juge Edward Davila a annoncé sa condamnation. Dans sa grande « générosité », selon l’expression du procureur, le magistrat lui a donné jusqu’au 27 avril 2023 pour se présenter à la prison de Bryan, au Texas, un établissement de sécurité minimale pour délinquantes en col blanc. Dans un procès distinct, il a infligé une peine plus lourde (de vingt mois) à Ramesh Sunny Balwani, l’ancien partenaire d’Elizabeth Holmes, au labo comme à la ville. L’ex-directeur des opérations de Theranos devra se livrer le 15 mars, six semaines avant elle.

« Il n’y a pas deux systèmes de justice »

L’ancienne prodige des biotechnologies, star des magazines financiers, est aujourd’hui âgée de 39 ans. Elle a fait appel et a demandé à rester en liberté pendant l’examen du dossier. Le 21 janvier, le procureur a estimé qu’elle dépassait les bornes. Tout en étant poursuivie par la justice, s’est-il indigné, elle a continué à vivre dans un manoir de la Silicon Valley, dont le seul entretien coûte 13 000 dollars (12 100 euros) par mois ; elle a conçu deux enfants et « ne montre aucun remords ». Dans une révélation quelque peu tardive, il l’a accusée d’avoir acheté un aller simple pour le Mexique pour tenter de fuir le pays, le 26 janvier 2022, après la décision du jury. La défense a répondu qu’Elizabeth Holmes, qui espérait être acquittée, prévoyait de se rendre à un mariage.

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